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Beholder : Le jeu où les murs ont des oreilles
Par Wanda · 9 mai 2018 · Aucun commentaire
Ecrit par Wanda
« Big Brother is watching you » aurait pu être le titre de ce jeu de gestion sur PC. Sorti en 2016 et développé par Warm Lamp Games, Beholder nous plonge dans une dystopie cauchemardesque. Vous y incarnez un locateur, chargé par l’État totalitaire d’espionner tous vos voisins.
« Après tout, on vit à l’époque du kleenex »
Vous êtes Carl Stein, tout fraîchement débarqué à ce nouveau poste de locateur. Le précédent a tout simplement été viré manu-militari par des policiers, et restera probablement au fond du trou pour le restant de ses jours. Son crime ? Avoir été jugé paresseux par le Ministère. Si vous ne voulez pas qu’il vous arrive très vite la même chose, il va falloir se mettre au travail. Ainsi, le Ministère vous confie régulièrement des tâches consistant à dénoncer vos voisins. Ce qui entraînera l’expulsion de ces derniers, ainsi que leur emprisonnement. Vous pourrez alors relouer l’appartement à quelqu’un d’autre. Inévitablement, on pense à « Papers, please », jeu dans lequel on incarne un douanier au jugement rapide et implacable. Mais revenons à nos gentils locataires…
« Je ne pense pas par moi-même. Je fais simplement ce qu’on me dicte, comme toujours. »
Pour remplir votre tâche, vous avez à votre disposition un passe-partout universel pour entrer secrètement chez tous les locataires, et des caméras de surveillance à installer dans les détecteurs de fumée. Vous avez également deux monnaies : l’argent, que vous gagnez en remplissant vos devoirs de bon citoyen, mais aussi en effectuant d’autres sortes de missions plus ou moins recommandables, et la réputation, qui n’a pas vraiment d’utilité à part pour certains dialogues. Vous pouvez gagner en réputation en aidant votre prochain, mais il faut signaler qu’absolument toutes vos actions auront des répercutions pas toujours heureuses. Le jeu va donc continuellement remettre en cause votre moralité, et vous serez tiraillé entre le fait de devoir subvenir aux besoins de votre famille ou faire preuve d’un minimum d’humanité envers vos prochains.
Avoir l’œil et la caméra partout
La prise en main est simple et intuitive, toute l’action se déroule en vue frontale et vous pouvez zoomer ou dé-zoomer à volonté afin d’avoir l’œil sur tout l’immeuble. Un téléphone vous permet de contacter le Ministère (ou d’autres personnages), et vous pourrez rédiger des rapports, des dénonciations, ainsi que des lettres de chantage depuis votre bureau. Vous avez accès à un menu sur le côté vous indiquant notamment toutes les tâches en cours ainsi que les directives ministérielles. Ces directives évoluent et s’accumulent constamment. Ainsi, il sera d’abord interdit de manger des pommes, puis le lendemain il sera interdit de porter des jeans. Si vous récoltez la preuve qu’un résident enfreint une directive, vous pouvez alors le dénoncer, ou le faire chanter.
Vous pouvez également falsifier les preuves, par exemple en plaçant une pomme dans le tiroir d’un locataire. C’est vicieux, certes, mais vous ne vivez pas dans le monde des Bisounours, et parfois c’est le temps qui jouera contre vous. Vous avez un « timer » pour chaque tâche. Si vous n’avez pas accompli les tâches confiées par le Ministère dans les temps, ce sera la prison pour vous, sans passer par la case départ.
Des clairs-obscurs inspirés du cinéma expressionniste allemand
Visuellement, c’est beau. Le graphisme joue sur les contrastes côté personnages afin de les rendre facilement identifiables, et les clairs-obscurs concernant les actions de ceux-ci. L’aspect « cartoon » des personnages est d’ailleurs surprenant dans un monde aussi déprimant, mais ajoute au côté dérangeant du jeu.
Ne vous attachez surtout pas à ces petits bonshommes en noir et blanc, car ils auront tôt fait de déménager vers leur prochain joli foyer : la prison. Voire pire. Côté ambiance sonore, c’est sobre, déprimant à souhait, la musique est présente uniquement pour annoncer la venue de la Police. Seule la voix du narrateur est compréhensible. Tel un Franck Bauer imaginaire, il narre solennellement les événements qui se sont déroulés. Régulièrement, vous recevez par courrier le journal local officiel où vous pouvez suivre les actualités. Au dos du journal figure la version conspirationniste. Adepte de la théorie du complot ou partisan de Jean-Pierre Pernaut, à vous de voir, mais sachez toutefois que les actualités auront une incidence directe sur votre quotidien.
« Même joueur, joue encore »
Enfin, le jeu offre pas mal d’options et tous les choix que vous ferez auront des conséquences plus ou moins désastreuses. Même si les locataires sont toujours les mêmes, vous avez donc plusieurs fins possibles, et plusieurs chemins pour y arriver. Aussi addictif que l’est l’éclatage de papier-bulles, il est amusant de refaire le jeu pour en découvrir tous les tenants et aboutissants. En revanche, il n’est pas long, et vous aurez tôt fait de terminer une partie au bout de trois ou quatre heures de jeu, et finalement ce n’est pas plus mal si l’on veut le recommencer plusieurs fois. Une extension, sobrement intitulée « Sommeil Béat », permet d’en prolonger la durée de vie. Celle-ci se déroule au même endroit, mais vous incarnez Hector, un nouveau locateur, plusieurs années après. Le Gouvernement a décidé d’instaurer le programme du Sommeil Béat pour toute personne de plus de 85 ans, et se trompe lamentablement sur votre age. En plein dans le monde merveilleux de Soleil Vert, il faudra alors trouver un moyen pour sauver votre peau, et là aussi plusieurs chemins s’offrent à vous pour y arriver. Beholder 2 est également prévu courant 2018, donc… Stay tuned!
Les points positifs
- Un scénario très intéressant et qui met facilement mal à l’aise
- Un gameplay agréable et facile à maitriser
- Une bonne re-jouabilité
- Des graphismes qui collent bien à l’ambiance du jeu
- Un univers original et une ambiance travaillée
Les points négatifs
- Certaines incohérences dans les réactions des PNJ
- Une durée de vie pas très longue pour les joueurs qui ne voudront pas forcément connaître tous les chemins possibles
- Des dialogues parfois issus de Google Trad
Aller plus loin
Beholder, développé par Warm Lamp Games, édité par Alawar Premium
Plateforme PC uniquement
Jeu solo
En vente sur Instant Gaming (en fonction des stocks disponibles) : https://www.instant-gaming.com/fr/2273-acheter-cle-steam-beholder/
Ou sur Steam : http://store.steampowered.com/app/475550/Beholder/?l=french