« Mauvaises herbes » ou le feel good movie de l’année, tout simplement !
Par Teddy · 20 novembre 2018 · Aucun commentaire
Ecrit par Teddy
Kheiron serait il en train de devenir l’un des réalisateurs français les plus prometteurs ? La réponse se pourrait bien être positives, tant « Mauvaises herbes », son nouveau film est une merveille d’humour et fraîcheur.
Révélé par la série de son pote Kyan Khojandi, Kheiron, petit humoriste qu’on adore, s’est vu proposé de réaliser un long-métrage voilà trois ans maintenant. Alors qu’on le connaissait drôle, et subversif, à la place d’aller là où on l’aurait attendu, Kheiron avait pris tout le monde a contre pied et a réalisé « Nous trois ou rien« . C’est un film sublime où l’humoriste, devenu réalisateur rendait un vibrant hommage à ses parents. Fait avec énormément de sincérité, « Nous trois ou rien« , fut l’un des plus beaux coups d’amour de cette année 2015 et vous savez quoi ? Et bien pour son deuxième long-métrage Kheiron récidive !
« Mauvaises herbes », un film plein d’humour et de tendresse au casting plutôt improbable

Copyright Mars Films
Imaginez un film qui réunit Catherine Deneuve, André Dussollier, et Kheiron pour une histoire (certes un peu déjà vu) en banlieue parisienne. L’idée comme ça est plutôt surprenante et le résultat va l’être d’autant plus, puisque « Mauvaises herbes » va être l’un des plus beaux films, mais aussi des plus drôles, de cette année 2018. Passant avec une aisance folle, du rire, au drame, Kheiron nous livre un feed good movies qui fait du bien.
Waël vit dans la banlieue parisienne avec Monique, une femme d’un certain âge. Pour « survivre », Waël, aidé de Monique, donne dans la petite arnaque. Un jour, Monique croise Victor, un ami de longue date, qu’elle n’avait pas revu depuis des années. Ce dernier, via une association qu’il a monté, propose de s’occuper d’adolescent en difficulté scolaire pendant les vacances d’été. Le soucis, c’est que le stage commence demain et que Victor n’a plus d’éducateur. Monique propose alors à Victor d’engager Waël …
Kheiron nous offre une quête de bonheur en banlieue parisienne
« Nous trois ou rien » était une belle claque totalement inattendue. Mais « Nous trois ou rien », c’était aussi et peut être un coup de pot, puisque finalement, Kheiron racontait ses parents et peut être que sur d’autres voies, le jeune réalisateur ne serait pas aussi à l’aise.
De retour pour un deuxième film, Kheiron est bien décidé a prouver que non ce n’est pas un coup de pot et que le bonhomme a bien du talent à revendre. « Mauvaises herbes« , et ses allures d' »Esprits rebelles » en est une très belle preuve.
Comédie aux répliques toutes plus tordantes les unes que les autres, « Mauvaises herbes« , est aussi et surtout une comédie dramatique, qui sait se faire bouleversant et nous faire passer en très peu de temps du rire, a l’émotion, voir même jusqu’aux larmes.

Kheiron et ses ados. Copyright Mars Films
La première chose qui frappe avec « Mauvaises Herbes« , c’est la qualité de son écriture. Alors oui, c’est vrai, des histoires d’éduc, ou de profs qui prennent en main des élevés pour les faire changer on n’a déjà vu ça plus d’une fois, et pourtant malgré le cliché dont on connaît toutes les règles, Kheiron réussi à offrir le petit truc en plus. L’élément surprenant qui fait que son film fait bien plus que fonctionner. Ça fonctionne parce que l’intrigue est très riche, sait se faire intéressante et raconter quelques choses n’importe quand. Ça fonctionne parce que l’humour est génial et que Kheiron qui est scénariste de son film nous a imaginé des moments très drôle. Ça fonctionne aussi parce que Kheiron nous raconte un parcours. Un parcours qui commencera par un massacre, celui de massacre de Sabra et Chatila au Liban, (l’ouverture est INCROYABLE !). Il va ensuite vers une quête de bonheur, d’amour et d’humour en banlieue parisienne.
Bref, un cocktail que Kheiron maîtrise magnifiquement, qui vous fera rire, autant qu’il sera capable de vous serrer la gorge.
Un duo tendre et des comédiens particulièrement attachants.
« Mauvaises herbes« , c’est aussi un casting en or. Kheiron tient encore une fois le premier rôle de son film et le réalisateur a, autant de talent à revendre devant que derrière la caméra. Drôle, attachant, vachard parfois, on adore Waël et l’on ne peut voir personne d’autres l’incarner. Pour ce film, Kheiron a fait appel a des pointures et ce casting est plus que surprenant. Catherine Deneuve est parfaite et démontre encore une fois qu’elle sait être très drôle, quant à André Dussollier, il est tellement attendrissant. À noter une alchimie incroyable (elle aussi) entre Deneuve et Kheiron. Il se passe vraiment quelque chose entre ses deux-là.
Après six cents ado venu, Kheiron a trouver ses six ados rebelles et autant dire que ce sont six belles découvertes. Si petites perles, toutes plus attachantes et intéressantes (dans leurs histoires, leurs relations), les unes que les autres. Six petits acteurs qu’on devrait revoir, peut-être même l’année prochaine dans les rangs des meilleurs espoirs pour les Césars.
Un petit scoop pour finir !
Entre vannes et larmes, entre présent et flash-back, entre bonne humeur et sérieux, Kheiron livre un second film tout aussi bon que « Nous trois ou rien« . « Mauvaises herbes » fait du bien, et l’on a déjà très envie de voir ce que Kheiron nous prépare pour son trois films (et là, c’est un petit scoop, puisque lors de l’avant-première, le réalisateur a nous annoncer que son prochain film sortirait en 2020 et qu’il y aurait pas d’acteur français dedans … Mystère, mais chut, faut pas trop en parler, c’est juste pour vous …). Qu’il en soit, en Novembre, « Mauvaises herbes » sera l’immanquable du mois !
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Nous trois ou rien, actuellement en salles